Lundi 11 février
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C'est le sujet de conversation favori de nos anciens, qui, plus affutés que météo france elle même, savent nous dire à l'avance le temps qu'il fera, la direction du vent et d'où viendra cette
satanée pluie.
Pour les plus anciens qui n'ont pas eu la chance de savoir lire les signes annonciateurs du temps à venir; la météo est LE sujet le plus important qu'il soit.
Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, tout est sujet à converser, à complaintes, à lamentations sans fin sur la température polaire ou trop élevée.
Comparaisons sans fin avec les années précèdentes, analyses plus que personnelles sur l'évolution de la météo; j'entends de tout dans mon travail.
Mais ce qui me porte le plus sur les nerfs ce sont les conversations sorties d'un autre monde:
-il fait froid aujourd'hui! il fait 2°C!!
-ben non, en fait, il fait 6°C à 7 heures; ça va pour un mois de février
- ah non! ils ont dit 2°C à la météo, il fait 2°!!
- ah bon? le thermomètre de ma voiture doit déconner alors...parce que si météo france l'a dit.....
Ou les conversations sur la pluie, quand vous arrivez chez les gens trempée comme une soupe, la tête comme un teckel tombé à la flotte, les cheveux plaqués au front et les cuisses
glacées
- vous avez vu? il pleut!
- euh...oui, vaguement...j'étais dessous, ça se voit pas?
- j'en ai marre de cette pluie!!!
Là je me dis
"mais qu'est ce que ça peut te faire! Tu ne sors pas de chez toi, mamie!"
Fait incroyable, mais tellement lié à la nature humaine, chacun de ces commentateurs météo s'imagine extraordinairement original en me faisant son petit laïus tous les matins.
Mais quand vous arrivez chez le sixième patient et que vous savez déjà ce que l'on va vous dire, vous nerfs se crispent tout seuls, les machoires se serrent.
Un
j'en ai marre d'entendre toujours la même chose lancine les tempes, et mon caractère de cochon a bien de mal à ne pas ressurgir pour sortir un cinglant
je m'en fous! je sais le
temps qu'il fait je suis dehors depuis 6h30, bordel !!
Je me contente d'un sourire un poil crispé et recentre la conversation sur l'objet de ma visite.
Rien à faire, que je grimace, râle, montre mon exaspération ou affiche une indifférence poli à leurs élucubrations; ils ne cessent de me rabattre les oreilles de leurs plaintes sans fin sur le
temps qu'il fait, là, dehors...
Alors qu'au fond, ce dehors dont ils parlent, ils n'y vont jamais....
Nostalgie de l'époque où ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient ou vie par procuration?