Mardi 10 juin 2 10 /06 /Juin 11:31

Affronter ses douleurs, ses peines, ses fantômes comme une vieille habitude dont on ne sait comment se défaire.
Un peu un rouage bien huilé que l'on connait par coeur. Faire face, serrer les dents et patience, ça passera.

Mais lorsque c'est l'autre en face, l'autre que l'on aime qui peine, qui se débat avec ses failles; que dire, que faire?

L'essence d'un ami est de pouvoir compter sur lui dans les moments sombres. Qu'il nous écoute, nous entende; sans juger, sans nous enfoncer ni nous conforter dans nos erreurs.

Comment trouver ce juste milieu sans faire de transfert, sans faire ressurgir notre propre colère sur lui ou elle?

De mon aujourd'hui, j'ai trois personnes qui comptent plus que les autres. De ces trois personnes; deux se débattent avec leurs fantômes, avec leurs douleurs.

Les situations ne sont pas comparables; pas plus que leur façon de réagir.

Mais j'écoute, je sens, je vois. Et que dire?

Comment l'aider; elle qui doit faire face à un chagrin que je connais si bien et qui m'a enlevé une bonne partie de ma capacité à aimer encore? Comment faire pour ne pas la heurter, pour la laisser faire le chemin que j'ai déjà fait sans qu'elle ne perde sa lumière?

Comment l'aider, lui si mutique, qui s'isole tellement de moi que je peine à sentir même les moments où il survit mal? Comment faire pour le guider sans le braquer sans lui faire peur quant au chemin qu'il lui reste encore à parcourir?

On me dit que la présence et l'écoute sont des trésors que je sous estime.

Cependant, ça ne suffit pas à mon esprit. Je veux aider, tendre la main à ces personnes que j'aime tant.
J'ai mal aussi de leurs douleurs. Je les trouve injustes. Pourquoi ces êtres plein de lumière et de bonté doivent ils souffrir de la face sombre de l'humanité?

Pause égoïste dans ce tableau tourmenté de l'autre; je me perds dans mon rôle. Où commence t'il et où s'arrête t'il?

Ai je le droit de m'inquièter du silence au point de penser à appeler les pompiers?
Suis je trop dure ou trop douce?
Est ce que je ne donne pas l'impression de m'imposer par mon désir d'aider l'autre ou est ce que je donne l'impression de me désinterresser par mon souhait de respecter le rythme d'autrui?

Et bien que leurs douleurs m'enkylosent aussi, bien qu'elles me prennent de l'énergie; tant par le silence que par la présence; je ne voudrais à aucun moment qu'ils se disent que j'en ai déjà beaucoup fait et qu'ils se privent de mon écoute, de mon aide alors qu'ils en ressentiraient le besoin.

Sartre écrivait que "l'enfer, c'est les autres"; son Huis clos ne cesse de résonner à mon esprit de mille façons diffèrentes.

L'enfer quand l'un est de trop et prend de ce que le troisième est en droit d'attendre.
L'enfer quand l'autre est source de tourments et de douleurs.
L'enfer quand la bonne attitude à adopter est un fin chemin dont il est si facile de s'éloigner.


L'enfer quand la souffrance de l'autre nous renvoie à une réflexion somme toute bien égoÏste sur notre propre façon de gèrer les douleurs de ceux qu'on aime...

Par ether-et... - Publié dans : Mes amours
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